La Chouette de Tengmalm
La petite chouette aux yeux d’or
Quel ornithologue n’a-t-il pas été séduit et émerveillé par le visage de cette petite chouette apparaissant brusquement à la cavité lorsque l’on gratte le pied de l’arbre. Les deux yeux jaunes fixant alors l’intrus lui laissent un souvenir impérissable. La Chouette de Tengmalm a été découverte entre 1970 et 1975 dans la partie nord du canton de Vaud. Depuis 1985, elle fait l’objet d’un suivi régulier dans cette région.
But et secteur d’étude
Le but général du travail est de préciser, par un suivi à long terme, les principaux paramètres intervenant dans la biologie de la Chouette de Tengmalm. Cela suppose essentiellement le repérage des nids, la relation entre la structure et le traitement forestiers et la présence de l’espèce, l’étude des principaux paramètres de la nidification, le baguage des jeunes, la capture, le baguage et le contrôle des adultes nicheurs et l’analyse du régime alimentaire. Notre secteur d’étude compte environ 150 km2, dont les deux tiers sont en Suisse et le reste dans le département du Doubs en France. Le centre de ce secteur est situé près de Sainte-Croix VD (46°49 N, 06°30 E).
Méthodes de travail
Les repérages de chanteurs se font à skis de fond, en raquettes ou à pied dès le mois de février, en janvier déjà lors d’hivers particulièrement doux. Les contrôles de cavités, dont les arbres porteurs sont marqués afin de les soustraire à l’abattage, sont effectués dès le mois de mars et à partir de fin avril – début mai. De plus, 80 nichoirs sont contrôlés au moins une fois dans la saison, afin d’en déterminer le contenu. Les femelles au nid sont capturées en principe sur leurs jeunes, à l’aide d’une filoche spécialement mise au point à cet effet et marquées ou contrôlées.
Au moment du baguage, pour les jeunes comme pour les adultes, nous mesurons la longueur de l’aile pliée, celle de la troisième rémige primaire. Le poids est déterminé de même que, pour les adultes, depuis 1989 le mode de renouvellement des rémiges, qui permet de les séparer en 3 catégories d’âge (1an, 2 ans, 3 ans et plus). Nous notons encore le contenu du nichoir (nombre d’oeufs, de jeunes et de proies avec détermination de celles-ci). Les jeunes ne sont bagués que vers 25 jours et nous tentons la capture des mâles en nichoir, en installant un piège ou un haut-filet devant le trou de vol. Après la nidification, le contenu du nichoir est prélevé, afin d’analyser en détail et de déterminer les restes de proies qui s’y trouvent.
Si vous voulez en savoir plus sur cette espèce, une fiche détaillée est téléchargeable:
Travaux publiés:
Ravussin, P.-A., L.-F. De Alencastro, B. Humbert, D. Rossel et J. Tarradellas (1990) : Contamination des oeufs de la Chouette de Tengmalm Aegolius funereus du Jura vaudois par les métaux lourds et les organochlorés. Nos Oiseaux, 40 : 257-266.
Ravussin, P.-A. (1991): Un déplacement exceptionnel chez une Chouette de Tengmalm Aegolius funereus. Nos Oiseaux, 41 : 114-115.
Ravussin, P.-A. (1991): Biologie de reproduction de la Chouette de Tengmalm, Aegolius funereus dans le Jura vaudois (Suisse). Actes du XXXe colloque interrégional d’ornithologie. Porrentruy . Nos Oiseaux.
Ravussin, P.-A., (1991): Ein Leben wie in Sibirien. Ornis 1/91, 29-31.
Ravussin, P.-A., D. Trolliet, L. Willenegger et D. Béguin (1993): Observations sur les fluctuations d’une population de Chouettes de Tengmalm Aegolius funereus dans le Jura vaudois (Suisse). Nos Oiseaux, 42 : 127-142
Ravussin, P.-A., P. Walder, P. Henrioux, V. Chabloz et Y. Menétrey (1994): Répartition de la Chouette de Tengmalm Aegolius funereus dans les sites naturels du Jura vaudois (Suisse). Nos Oiseaux, 42 : 245-260.
Ravussin, P.-A., D. Trolliet, L. Willenegger, D. Béguin et G. Matalon (2001): Choix du site de nidification chez la Chouette de Tengmalm Aegolius funereus : influence des nichoirs. Actes du 39e Colloque interrégional d?ornithologie.
Nos Oiseaux, suppl. 5, pp.41-51.
Ravussin, P.-A., D. Trolliet, D. Béguin, L. Willenegger et G. Matalon (2001): Observations et remarques sur la biologie de la Chouette de Tengmalm Aegolius funereus dans le massif du Jura suite à l’invasion du printemps 2000.
Nos Oiseaux 48 : 235-246
Ravussin, P.-A., (2004): Kleine Eule mit grossen Geheimnissen.
Ornis 2/04. 16-19.
Ravussin, P.-A., Trolliet D., Daenzer C., Longchamp L., Romailler K., Métraux V. (2015): Quel avenir pour la Chouette de Tengmalm dans le massif du Jura. Bilan de trente années de suivi.
Nos Oiseaux, 62. 5-28.
Ravussin, P.-A., Henrioux, P., Henrioux, F., Trolliet, D., Longchamp, L., Morel, J., Beaud, M. (2016): Régime alimentaire de la Chouette de Tengmalm Aegolius funereus dans le massif du Jura.
Nos Oiseaux, 63. 215-226.